Face à une baisse budgétaire sans précédent, le secteur de l’ IAE s’est fortement mobilisé pour défendre un outil essentiel d’inclusion et d’emploi durable. Pendant trois mois, Coorace national et Coorace Occitanie ont porté une parole collective, argumentée et ancrée dans les réalités de terrain. Retour sur une mobilisation déterminée, des premiers succès obtenus et des échéances décisives à venir pour l’avenir de l’insertion par l’activité économique.

Face à un parcours parlementaire chaotique, le collectif IAE maintient une veille permanente et prépare les prochaines échéances. L’objectif reste clair : obtenir le rétablissement des 320 millions d’euros lors de la nouvelle lecture à l’Assemblée, prévue vers le 20-23 décembre.

Coorace national continue ses actions de plaidoyer auprès des groupes parlementaires et maintient le dialogue avec les rapporteurs budgétaires. Les arguments restent les mêmes : l’IAE est un investissement rentable (1,50€ de retour pour 1€ investi) et un outil irremplaçable d’inclusion pour les 100 000 personnes les plus éloignées de l’emploi.

Coorace Occitanie poursuit ses contacts avec les parlementaires de la région et maintient l’information auprès des adhérents. Dans ce contexte d’incertitude budgétaire, la capacité du réseau à mobiliser rapidement et à porter une parole claire est plus que jamais essentielle.

Le Projet de Loi de Finances 2026 prévoyait une baisse historique de 14% du budget IAE. Face à cette menace, Coorace national et Coorace Occitanie, en lien avec les autres réseaux de l’IAE, se sont engagés dans un combat collectif de plusieurs semaines pour préserver l’avenir de l’insertion par l’activité économique. Retour sur une mobilisation intense qui a porté ses premiers fruits.

200 millions en moins : une menace directe pour nos structures

Le 14 octobre 2025, le gouvernement annonçait une coupe de 200 millions d’euros dans le budget IAE, menaçant 20 000 postes et 60 000 personnes accompagnées au niveau national. Pour nos adhérents en Occitanie, cela représentait un risque majeur de fermeture d’activités et de suppressions d’emplois dans un contexte déjà fragilisé.

Cette décision était d’autant plus incompréhensible que l’IAE démontre son efficacité économique : chaque euro investi rapporte au minimum 1,50 euro aux finances publiques via les cotisations sociales et la réduction des aides sociales.

Le collectif national IAE : une réaction rapide et coordonnée

Dès le 16 octobre, Coorace avec ses homologues du collectif national IAE ont publié un communiqué de presse avec 8 autres réseaux nationaux (Chantier École, Emmaüs France, Fédération des Acteurs de la Solidarité, la Fédération des Entreprises d’Insertion, le Mouvement des Régies, Réseau Cocagne, Tissons la Solidarité et l’UNAI).

Le collectif a construit une stratégie de plaidoyer articulée autour de trois amendements prioritaires :

  1. Restaurer 100 000 ETP en revenant au niveau 2024 (+ 244 M€)
  2. Préserver la formation des salariés en parcours via le PIC IAE (+ 35 M€)
  3. Rétablir le Fonds de Développement de l’Inclusion (+ 40 M€)

Coorace au cœur des auditions parlementaires

Xavier Roy, Délégué Général de Coorace, et Adrien Rivière, responsable du plaidoyer national, ont été auditionnés par Didier Le Gac, rapporteur de la mission “travail et emploi” du PLF 2026. Cette audition a permis d’exposer directement aux parlementaires les conséquences concrètes de ces coupes pour les structures et les personnes accompagnées.

Coorace a contribué activement à la rédaction des amendements et au travail d’influence auprès des groupes parlementaires.

Premier succès : la commission des finances adopte nos amendements

Le 10 novembre constitue une victoire majeure : la commission des finances de l’Assemblée nationale adopte quasi unanimement les trois amendements du collectif IAE, rallongeant de 320 millions d’euros les crédits de l’IAE. Toutes les sensibilités politiques ont soutenu cette restauration budgétaire.

Cette première victoire démontre la force du plaidoyer collectif et la légitimité reconnue de l’IAE comme outil majeur des politiques d’emploi.

Un parcours parlementaire chaotique

Malheureusement, la situation reste instable. Le PLF 2026 a été rejeté par l’Assemblée le 21 novembre. Le Sénat a ensuite supprimé les augmentations votées en commission. Le texte continue son parcours législatif dans un contexte politique incertain, avec un risque de retour à la version initiale du gouvernement.

Face à cette instabilité, la mobilisation doit se poursuivre pour sécuriser les avancées obtenues.

Coorace Occitanie mobilisé sur le terrain

Au niveau régional, Coorace Occitanie a pleinement relayé le plaidoyer national auprès des parlementaires d’Occitanie. La délégation a maintenu un contact étroit avec les adhérents pour les informer des évolutions du dossier et coordonner les actions de terrain.

Comme lors de précédentes mobilisations, Coorace Occitanie a activé ses relais auprès des sénateurs et sénatrices de la région ainsi qu’auprès des députés, poursuivant son rôle d’ambassadeur du réseau sur les territoires. Cette capacité de mobilisation territoriale est essentielle pour porter la voix des structures d’IAE jusqu’aux décideurs politiques.

Les prochaines étapes : un calendrier serré jusqu’au 31 décembre

Lundi 15 décembre – Vote solennel au Sénat : Le Sénat votera sur l’ensemble du PLF 2026 (recettes + dépenses). Ce texte, profondément remanié par rapport à celui rejeté par l’Assemblée, servira de base aux négociations.

Mi-décembre – Commission Mixte Paritaire (CMP) : 7 députés et 7 sénateurs tenteront de trouver un compromis. Trois scénarios possibles :

Scénario 1 – Accord en CMP : Si un compromis est trouvé, le texte sera revoté à l’Assemblée puis au Sénat. Compte tenu des divergences profondes (l’Assemblée avait rejeté le PLF à la quasi-unanimité le 21 novembre), ce scénario apparaît très peu probable.

Scénario 2 – Échec de la CMP et nouvelles lectures : C’est le scénario le plus probable. Le texte repartira en nouvelle lecture à l’Assemblée nationale (vers le 20-23 décembre), puis éventuellement au Sénat. C’est à ce moment que les amendements en faveur de l’IAE pourront être redéposés par les députés pour tenter de restaurer les 320 millions d’euros initialement votés.

Scénario 3 – Loi spéciale : Si aucun compromis ne se dessine, le gouvernement pourrait déposer une loi spéciale reconduisant le budget 2025 jusqu’au 31 décembre. Un nouveau PLF devrait alors être présenté début 2026, relançant tout le processus parlementaire.

Date butoir constitutionnelle : 31 décembre 2025 Le budget doit impérativement être adopté avant cette date pour une entrée en vigueur au 1er janvier 2026.

Pourquoi ce combat est essentiel

Au-delà des chiffres, c’est l’avenir de milliers de personnes qui est en jeu. La majorité des bénéficiaires de l’IAE vivent sous le seuil de pauvreté au moment de leur entrée dans le parcours. Malgré la baisse globale du chômage, les publics les plus fragiles restent à la marge du marché du travail.

Les structures d’IAE proposent des réponses concrètes et efficaces : accompagnement personnalisé, formation qualifiante, remobilisation professionnelle. Renoncer à cet investissement aujourd’hui, c’est condamner demain des milliers de personnes à l’exclusion durable.

Coorace et Coorace Occitanie continueront de porter ce message auprès de tous les décideurs, au niveau national comme territorial, pour que l’insertion reste une priorité politique.