Le Département de l’Aveyron conduit l’expérimentation France Travail sur la thématique de l’accompagnement rénové des bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA), qui pourront bénéficier de 15 à 20 heures d’activité par semaine afin de pouvoir revenir dans l’emploi. Deux adhérents Coorace nous livrent leurs premiers retours sur ce projet en cours de définition.

Ce projet s’inscrit dans la continuité des actions engagées dans le cadre du Service Public de l’Insertion et de l’Emploi (SPIE) que le Département de l’Aveyron met en place depuis juillet 2021 et de la convention d’appui à la lutte contre la pauvreté et l’accès à l’emploi (CALPAE) qui a permis depuis 2019 d’accélérer le processus d’orientation et d’accompagnement des bénéficiaires du revenu de solidarité active et en leur proposant des dispositifs d’accompagnement comme la garantie d’activité.

Le Département de l’Aveyron mène cette expérimentation depuis mai 2023 jusqu’en décembre 2024 sur le territoire d’action sociale de Villefranche de Rouergue / Decazeville, auprès de 1 800 bénéficiaires du revenu de solidarité active.

Les objectifs sont notamment :

  • de renforcer l’accompagnement des bénéficiaires du RSA dans un objectif d’insertion professionnelle et d’un retour plus rapide vers l’emploi,
  • de mobiliser l’ensemble des acteurs de l’emploi autour d’une action pour l’emploi et le recrutement (mobilisation pour le recrutement dans les métiers en tension.)

Dans les faits, les nouveaux entrants dans le dispositif RSA, sont reçus en premier accueil par un-e conseiller-e Pôle Emploi et par un-e chargé-e d’insertion du Département avec la réalisation d’un diagnostic. A partir de septembre, ce sont tous les bénéficiaires du RSA qui bénéficient de ce temps de rendez-vous. Le Département souhaite que tous les bénéficiaires RSA puissent avoir 15h d’ « activité » par semaine soit : 5h avec un-e conseiller-e/chargé-e d’insertion, 5h pour des démarches personnelles et 5h avec un prestataire externe pour des actions spécifiques.

C’est dans ce cadre, que le Département a lancé un appel à projet auprès des acteurs de l’insertion pour la mise en place d’actions autour du logement, la santé, la mobilité, le lien social, etc. Ces actions doivent venir en complémentarité des actions menées par les chargé-e-s d’insertion et les conseiller-e-s Pôle Emploi.

Les structures d’insertion par l’activité économique implantées sur le territoire (notamment Chorus et Inter’Emploi) ont participé à de nombreuses réunions sur le sujet mais finalement peu de visibilité sur les actions proposées par le Département et Pôle Emploi. De nombreuses interrogations subsistent : quelles articulations entre toutes ces actions ? Quelle concertation réelle ? L’outil « Tableau de Bord » (pour harmoniser le suivi des parcours) sera-t-il accessible à l’ensemble des acteurs intervenant sur les parcours ? Quelle évaluation après les premiers mois ?

Beaucoup de questions restent en suspens, alors que la loi « plein emploi » est en cours de débats à l’Assemblée Nationale.

Pour autant, au regard de leurs compétences, de leur expertise sur l’accompagnement, les questions de précarité, d’emploi, de leur implantation territoriale, les SIAE doivent être un interlocuteur indispensable pour le Conseil Départemental, l’État et Pôle Emploi.

Chorus et Inter’Emploi sont déterminés pour que l’IAE ait une place prépondérante dans ce type d’expérimentation.